Le territoire de Souleuvre en Bocage représente une superficie de 18 708 ha en plein centre du bocage Virois pour une population de plus de 8 500 habitants.
Lancé en 2002, une vaste opération de recomposition bocagère a l’objectif de conserver et améliorer le maillage bocager du territoire.

Quelques chiffres :
La première commune bénéficiant de l’opération a été La Ferrière Harang en 2003. Depuis, St-Martin-des-Besaces, Ste-Marie-Laumont, Bures-les-Monts, Malloué, Mont-Bertrand, Montamy, Montchauvet, Le Tourneur, St-Denis Maisoncelles, St-Pierre Tarentaine, St-Martin-Don,  Campeaux et Carville ont pu bénéficié du programme.
Pendant 11 ans, l’opération se portait sur un secteur donné (une ou plusieurs communes) mais dorénavant c’est l’ensemble du territoire qui est sollicité pour la plantation de haies bocagères. A ce jour, 91,6 km de haie bocagère ont été plantés.

Depuis le début de l’opération en 2003 :

  • 91 600 plants (la moitié à plat et l’autre sur l’autre sur talus, regarnissages inclus).
  • 360 bénéficiaires dont 1/3 sont agriculteurs.
  • Pourquoi parle-t-on de recomposition bocagère?

    Les haies du bocage ont été plantées par nos ancêtres pour clore leurs parcelles et ainsi se protéger du vent et de l’érosion tout en ayant du bois pour se chauffer. Cela tout au long de l’histoire.
    Mais après la seconde guerre mondiale, la mutation radicale de notre société n’a pas épargné les paysages ruraux. La modernisation d’une part et la diminution du nombre d’agriculteurs d’autre part, ont transformé l’espace agricole.
    De plus, les remembrements n’ont pas été toujours bien menés et sont la cause de disparition injustifiée de bon nombre de haies utiles. La graphiose de l’orme n’arrangeant pas la chose, car il faut savoir que l’orme représentait environ 35% de la flore ligneuse des haies du bocage durant les années 70.
    L’opinion publique s’est émue de cette destruction, ce qui a eu pour résultat, l’apparition de programme de replantation. C’est ainsi que le conseil général du Calvados a créé en 1982 son programme d’aides financières pour la création ou la reconstitution des haies.
    Désireuse de conserver son cadre de vie tout en respectant l’outil de travail des agriculteurs, la communauté de communes de Bény Bocage a pris exemple sur son homologue de Vassy et a créé son opération de recomposition bocagère en 2003.

  • A quoi servent les haies ?

    Les haies constituent des discontinuités hydrologiques qui ralentissent le transit de l’eau, redirigent les écoulements et allongent ainsi les chemins de l’eau en surface et en profondeur.
    Un ensemble de haie sur talus –fossé permet de jouer un rôle de barrage au ruissellement et ainsi canaliser l’eau jusqu’à un exutoire (cours d’eau, mare …)
    De plus, le talus par le biais de son activité biologique (racines, lombrics …) et son taux élevé de matière organique augmente la porosité du sol, ce qui favorise l’infiltration de l’eau.

    La conservation des sols : 
    La haie favorise l’infiltration de l’eau dans le sol de par son système racinaire, l’arbre du talus diminue la quantité d’eau ruisselée qui conditionne fortement l’érosion. La longueur de la pente est également un facteur essentiel dans le processus de l’érosion : segmenter un champs en pente par des talus réduit la longueur de la pente, ce qui limite le pouvoir érosif de l’eau.

    Une source de biodiversité :
    La haie est un véritable corridor écologique pour de nombreuses espèces. C’est pour cela que la connexion dans un maillage bocager est très importante. Un talus planté peut dénombrer de nombreuses espèces d’oiseaux, mammifères et insectes. Très utiles, ces espèces contribuent à maintenir les équilibres propices aux cultures (pollinisateurs, auxiliaires…). Les végétaux y sont bien présents, car on peut compter jusqu’à 80 espèces différentes (ligneuses et herbacées).

    Protection des cultures et des élevages sur l’effet du vent :
    Une bonne haie permet de réduire de 30 à 50% de la vitesse du vent et d’augmenter la température diurne et nocturne du sol de 1 à 2°C. Cet effet brise vent à donc pour conséquence d’augmenter la production végétale par photosynthèse. Cela se constate aussi pour l’élevage, de part son effet brise vent, la haie permet de limite la perte calorifique de l’animal et de limiter les infections d’origine virales ou bactériennes.

    Un talus planté peut permettre une augmentation du rendement de 6 à 20%

    Production de bois :
    Depuis des siècles, les haies permettaient de produire du bois de chauffage mais aussi divers éléments de la vie quotidienne comme des sabots, des outils, des piquets, des meubles, des charpentes… . Depuis les années 70, les haies ont été de plus en plus délaissées au profit du fuel et du gaz pour le chauffage des maisons.
    En vue de l’appauvrissement de réserves naturelles des énergies fossile, l’utilisation du bois est réétudiée sous forme de bûches, de bois déchiqueté ou de granulés.

    1 Km de haie bien gérée fournie 3T de matière sèche/ha/an soit :
    980 l de fuel
    10 stères de bois
    10 M3 de plaquette bois

    Cadre de vie :
    Le premier rôle que l’homme a donné à la haie c’est de clôturer l’espace : les près, les champs, la ferme. Le résultat est paysage harmonieux.
    Les talus plantés permettent de dissimuler les points noire du paysage (bâtiments industriels, hangar …), accompagner le bâti (maisons en pierres, corps de ferme) et de souligner les éléments naturels (vallons, cours d’eau,…).

  • Les différents types de haies ?

    Haies de haut jets :

    D’une hauteur de 15 à 20 mètres, elles comportent en général 3 strates :

    • des arbres de haut jets tels que le chêne, le hêtre, tilleul
    • des cépées (arbres rabattus à la base) :  charme, bouleau, châtaignier
    • des arbustes de bourrages noisetier, cornouiller, fusain

    Haies moyennes :

    D’une hauteur de 8 à 15 mètres, elles comportent 2 strates :

    • Des cépées : charme, aulne, châtaignier
    • Des bourrages : fusain, buis, noisetier

    Haies Buissonnantes :

    D’une hauteur de 3 à 5 mètres, elles sont composées d’arbustes de bourrages
    Charme, coudrier, prunellier, …

  • Les travaux

    Travaux à la charge du Bénéficiaire :

    • Dépose de la clôture
    • Débroussaillage de l’axe de plantation
    • Pose de la nouvelle clôture fournie par la commune.
    • Fourniture et mise en place de protection lapin si besoin
    • Entretien de la haie

    Travaux à charge de Souleuvre en Bocage :

    • Travail de sol
    • Pose de Bâche
    • Fourniture et plantation des plants
    • Fourniture et mise en place de collerette et gravier
    • Fourniture et pose de protection sur les hauts jets
    • Fourniture de clôture agricole
    • Financement :
      70% du Conseil Départemental du Calvados, partenaire de l’opération
      30% de Souleuvre en Bocage 

  • J'ai un projet de recomposition bocagère, que dois-je faire?

    Les conditions pour bénéficier de l’opération sont :

    • La zone de plantation doit se situer hors zone construite
    • Le projet doit comporter une nouvelle haie de 250 mètres linéaire.

    Je contacte le technicien, Emmanuel Marie au 02 31 69 58 58 ou par mail à : e.marie@souleuvreenbocage.fr
    Un rendez-vous est convenu sur le terrain, il permet de présenter l’opération, les enjeux de celle-ci et les engagements qui devront être respectés.
    Un projet isolé devra présenter une longueur de 250 mètres minimum. Cette distance peut être réduite si des projets voisins sont envisagés.
    Si le projet est retenu, je serai informé de la date de début des travaux.

  • Et après?

    Un an plus tard, vers février/début mars, une réunion de démonstration de taille des jeunes haies bocagères est organisée à l’attention de l’ensemble des bénéficiaires.